Le fiston de John Fante est de retour avec un polar publié aux éditions du Seuil. A-t-il mis de l’eau dans son vin pour autant ? Que nenni ! Fante junior est toujours aussi fou. Cette fois-ci, il met en scène JD, un ancien détective (et ancien alcoolique) qui tente de rentrer dans le droit chemin en migrant à Los Angeles pour se carapater dans les jupons de sa vieille maman, aussi acariâtre qu’allumée. Pointant tous les jours aux réunions des Alcooliques Anonymes, JD va rapidement se trouver du boulot chez un concessionnaire automobile. Mais très vite, les ennuis vont lui pleuvoir dessus : sa voiture se transforme en torche, son pote Woody se fait refroidir et JD perd son emploi… Est-ce que tout ça n’aurait pas un lien avec l’accrochage qu’il a eu quelques jours auparavant avec une certaine Sydnye, fille d’un richissime producteur hollywoodien ? Tous ces concours de circonstances vont réveiller les instincts primaires de notre bon vieux détective qui va se fourrer dans un bourbier sans nom. Quel plaisir de retrouver cette vieille canaille de Dan Fante ! Son irrévérence et son humour dévastateur font mouche. Encore une fois, on prend un plaisir monstre à suivre les aventures de ses anti-héros totalement déjantés. Le personnage de JD est mémorable, tête brûlée bornée, à la répartie tonitruante, prêt à ruer dans les brancards à la moindre occasion. A travers les pérégrinations de JD, l’auteur nous dépeint une galerie de personnages saisissants de réalisme, se fondant à merveille dans quartiers huppés angelenos. Une foule de protagonistes cynique et complètement désabusée, qui n’est pas sans rappeler le traumatisant « La belle vie » de Matthew Stokoe. Bref, un excellent défouloir, totalement rafraîchissant.