"You're doin' fine, Oklahoma !"
"Que la mort vienne sur moi" est une double histoire. Celle, premièrement, de Danny Ames, truand notoire amateur de drogues et de coups de poing, à la recherche de son frère récemment disparu. Probablement tiré avec une nana. Sauf qu’il est difficile à trouver, et ça n’augure rien de bon. De l’autre côté, les frères Arlo et Sepp Clancy qui s’efforcent de mener une vie à peu près normale. Sepp sort de prison pour détention de drogue et intention de la revendre, il tâche de trouver un boulot et se réintégrer. Arlo s’ennuie. À bosser dans un magasin de sport, et aussi dans sa vie de couple. Il essaie de faire au mieux. Le vrai problème, c’est quand le chemin de l’un va croiser celui des deux autres. Probable que ça fera du vilain. Et nous voilà partis dans un roman des plus entraînants, le bon roman noir à l’américaine où les rednecks sont légion, où on achève le poisson au marteau et où on picole comme un dingue, seul dans sa voiture. Si l’on ne devait dire qu’une seule chose, c’est qu’Osborne l’a réussie, son ambiance. À force de brosser des portraits déprimants d’épaves laissées pour compte, d’ex-hippies suintant l'urine et la vieille came, de faux-semblants dans des couples bancals, tout ça fait qu’on se sent à la fois déprimer et jubiler avant même que le spectacle commence. Et quand les coups se mettent à pleuvoir pour de bonnes ou de mauvaises raisons, c’est là qu’on comprend d’où vient la vraie force de ce récit. Son essence. Le néo noir qui fonce à toute allure. Et c’est tellement bien écrit, bon sang.