un roman noir dingue
Ce qui fait l’essence de ce roman, ce sont ses deux personnages principaux. Boo et Junior, c’est un mélange savant du bon et du mauvais, finalement. La force brute au service de la justice. Ils aiment bien cogner, ils aiment beaucoup cogner mais pas sans raison, et c’est ce qui fait qu’ils en sont là aujourd’hui, d’ailleurs. Et ce côté obscur qui leur va si bien… C’est un peu plus difficile à dire pour Junior puisque c’est Boo le narrateur, mais ce qu’on lit entre les lignes fait un peu peur. Son passé, en fait. On en a des flashes au prologue, on en a de vagues indications à droite et à gauche quand il parle de ses cicatrices ou qu’on le sent prêt à tuer pour avoir des informations sur une certaine Emily. Rien de bon.
Il y a des rebondissements qui nous réjouissent, d’autres qui nous mettent instantanément mal à l’aise, et sûr que la conclusion ne sera jamais celle à laquelle on s’attendait. Si on s’attendait à ce qu’il y en ait une, bien sûr, puisque – vous verrez – Cassandra nous donne parfois le sentiment que l’histoire est finie. Et c’est quand on se détend et qu’on se demande comment il peut rester une centaine de pages après ça qu’on angoisse et qu’on jubile. C’est donc comme ça qu’au fur et à mesure, le roman se tord de plus en plus, devient de plus en plus complexe, tout ça pour illustrer une descente aux enfers progressive de tous nos personnages. Une sale descente.