Années 70. Sonia et Balthazar se marient. Ils s'installent à l'orée d'un village dans une maison, le Presbytère, qu'ils entendent meubler avec goût et où ils veulent élever des enfants modèles dans un cadre idéal. Balthazar, médecin, y ouvre un cabinet. Au début le lecteur se croit quelque part entre 'Les Choses' et un magazine de déco sur papier glacé, chez des bobos avant l'heure, snobs et un peu ridicules, sans plus.
Ils vont avoir quatre enfants que Sonia instruit d'abord à la maison car Balthazar veut former leur âme avant qu'ils ne soient exposés à la bêtise de l'école publique. La télévision, les jouets en plastique et les bonbons ne sont pas tolérés. La musique sera très importante dans leur éducation. Balthazar apprécie en particulier le clavecin. Le couple se lie d'amitié avec Andrée et Basile, sans enfant, qui eux aussi aiment la musique. Et il y a Tanguy, adolescent issu d'une d'une enfance maltraitée que Balthazar veut aider. Au cours des années il devient un habitué de la maison.
Balthazar poursuit son fantasme de la paternité. Sonia est ailleurs. Tanguy dit 'jouer'. Basile dit 'amour'.
Les enfants se taisent.
Un roman puissant, tout en retenue et non-dits.