En arrivant à la pension Giboulée à New York en 1948, Jocelyn ne pensait pas tomber sur une maison réservée au filles. Heureusement, grâce à sa maitrise du piano et à un bol de soupe aux asperges, le jeune français gagne le droit de loger dans un studio situé au sous-sol. Pour lui c'est le début d'une nouvelle vie pleine de surprises. Les locataires de l’établissement sont en effet de jeunes artistes en quête de gloire. Sur fond d'après-guerre, Malika Ferdjoukh nous emmène en balade dans la monde magnifique de Broadway. L'arrivée de Jocelyn est un prétexte habile qui permet à l'auteur de nous entrainer dans les vies tumultueuses de jeunes New-yorkaises qui rêvent de jouer sur les planches aux côtés des plus grandes stars. Les personnalités rocambolesques des jeunes artistes sont au cœur de cette fiction très bien ficelée. Mais c'est aussi l'atmosphère globale du texte qui nous retient dans l'histoire. On se croirait réellement transporté dans cet univers et on n'a aucune envie d'en sortir.

Près de douze ans après la publication du très remarqué « Quatre sœurs », Malika Ferdjoukh revient sur le devant de la scène littéraire avec un superbe nouveau roman intitulé : « Broadway Limited ». Reprenant les éléments qui ont fait le succès de sa première série, elle choisit de les transposer dans un univers différent marqué par la culture des années 50. Nous retrouvons Jocelyn, jeune français débarqué aux États-Unis par l'intermédiaire d'un cousin, convaincu d'arriver dans une petite pension ordinaire de la ville de New York dans laquelle déposer ses valises mais immédiatement plongé au cœur d'une fourmilière d'artistes exclusivement réservée aux femmes. Malika Ferdjoukh dépeint l'ambiance générale de cette pension de manière très réaliste. Le lecteur est porté par le mouvement des jeunes filles, leurs bavardages, leurs piétinements. Il a l'impression de vivre ce voyage avec Jocelyn, d'être pensionnaire à son tour, d'entendre les craquements du parquet. Il vit au rythme du jazz, des claquettes et des jetées de jambes des filles, capable de -1,2,3- taper la mesure avec elles, entièrement immergé dans cette histoire, imprégné de leur quotidien et malheureusement incapable d'empêcher l'inéluctable approche de la toute dernière page... Sans doute là son seul défaut, avoir une fin... Mais heureusement de courte durée puisqu'un deuxième tome est d'ores et déjà prévu !

Fraichement débarqué de sa France natale, Jocelyn, notre héros, sent qu'à New York tous ses rêves sont réalisables. Le cœur gros et rempli d'espoir, il arrive à la pension Giboulées pour y prendre ses appartements. Quelle n'est pas sa surprise en découvrant qu'il s'agit d'une pension pour jeunes filles. La méprise étant aisée à cause de son prénom. Face au désarroi du jeune homme, la propriétaire des lieux se laisse amadouer par ce petit minois venu de France. Jocelyn emménage à la pension, ce qui sera pour lui le moyen d'entrer par la petite porte dans un monde qui lui est totalement inconnu. Il fait très vite connaissance avec ses voisines de chambrées qui se révèlent être de sacrés phénomènes. Apprenties artistes, chanteuses ou actrices, elles rêvent toutes de la célébrité, de briller sur Broadway. Chacune a son histoire, ses blessures, ses peurs, son caractère et chacune ayant son rôle à jouer dans la vie de notre Jocelyn. Malika Ferdjoukh nous livre un roman fin, subtile et frais qui fait bon lire. Des héroïnes parfois agaçantes mais surtout attachantes raconté par ce petit frenchie drôle et un peu gauche. Une vraie description vivante de ce monde de paillettes à l'époque faste du music'hall et du cinéma d'après guerre. Une histoire véritablement d'actualité qui parlera aux ados d'aujourd'hui. L'attrait pour la célébrité et l'argent facile inspirant les jeunes d'hier et d'aujourd'hui. Un livre qui fait du bien au moral. A partir de 13 ans.