Rachel a 24 ans, vit à Los Angeles et a deux religions : le judaïsme et les calories. L'obsession du contrôle et de la minceur l'enferment dans une bulle qui la protège et la détruit en même temps. Pour remonter à l'origine de son désordre alimentaire, je vous le donne en mille : une mère froide et maladroite incapable de montrer son amour autrement qu'en maintenant le poids de sa fille dodue sous une limite acceptable, projetant ainsi ses propres peurs. "Tu veux être grosse ou tu veux plaire aux garçons ?" Aujourd'hui Rachel suit une psychanalyse, en espérant se défaire de la toxicité des rapports avec sa mère, qui continue d'exercer son emprise, et de ses troubles alimentaires. Mais pour ça, il va falloir parler à l'enfant qu'elle abrite en elle, au risque de s'effondrer. Car aujourd'hui Rachel est une superbe jeune femme d'où rien ne dépasse, au prix d'efforts et de rituels insensés. Mais à l'intérieur, ça bouillonne, c'est un volcan dans lequel fusionnent son désir pour la nourriture et son appétit sexuel. Et par-dessus tout, il y a ce besoin primaire d'amour maternel. Et puis un jour elle rencontre Miriam, et son armure se fend, libérant ainsi Rachel de la maltraitance qu'elle s'infligeait elle-même et des injonctions maternelles. Les scènes de sexe, réelles ou fantasmées sont explosives, crues, extrêmement explicites, proportionnelles à la frustration qui maintenait Rachel prisonnière. C'est un roman libérateur à l'humour dévastateur et à la symbolique omniprésente, un peu comme si on venait à bout d'années de psychanalyse. J'ai post-ité la quasi intégralité des pages et je suis tombée en amour pour l'écriture de Mélissa Broder. Arrêtez de chercher des livres de développement personnel pour guérir votre enfant intérieur, la solution se trouve dans ce roman. Vous y trouverez aussi de l'amour et beaucoup de yaourt glacé.