Dans une petite ville de Provence, Paul-Marie, un employé de mairie quadragénaire, accusé d’avoir abusé d’Enzo, jeune adulte déficient intellectuel, stagiaire dans son service, est contraint de se cacher dans le grenier de la maison de sa mère. Ce qui démarre comme un sordide fait divers, devient vite un brûlot contre la médisance et l’étroitesse d’esprit d’une population qui juge et condamne avant tout la différence. Tous les indices de l’accusation populaire suintent à chaque page, alors que l’accusé reprend le fil des évènements. Le tempo est donné par les versions livrées par les mères des deux protagonistes. Le style est âpre comme l’injustice, tout sauf lisse comme les apparences, cru comme les préjugés et libre comme les émotions. En inventant une langue qui habite ce lieu et ses habitants, l’auteur réussit le pari de nous prendre par les tripes jusqu’à la nausée !