Un cri d'amour pour Marseille !
Ce récit débute comme une enquête journalistique militante, alimentée par les échanges au Bar des Seventies et s’achève comme une balade poétique, à partir des paroles entendues, dans les collines de la Cité phocéenne de 3000 ans. A travers la mobilisation citoyenne dans trois quartiers (La Corderie, La Plaine et Noailles), l’auteur illustre la destruction successive et l’acharnement à nier la personnalité propre de la ville et à contester la légitimité des habitants à vivre dans le centre. La dépossession des habitants de leur ville (conquêtes immobilières), la privation de la vie nocturne, la sectorisation de la ville au profit du tourisme de masse (refus du pittoresque et du folklore) et la marchandisation de la culture et du sport sont au cœur des politiques successives, soucieuses de faire de Marseille une ville balnéaire au XXIème siècle. Alors l’auteur pousse un véritable cri d’amour pour sa ville, avec sa géographie tourmentée qui invite à la promenade, en sortant des sentiers balisés pour s’ouvrir à d’autres horizons, en étant à l’écoute des présences dont les lieux sont les témoins. Il milite pour la beauté de la « putain respectueuse », une ville du chaos, constituée de villages éparpillés dans les collines, au développement anarchique. Le phrasé de la colère côtoie les envolées lyriques pour décrire une ville qui n’obéit à aucune logique si ce n’est celle d’un port où mixité et échanges sont le terreau d’un certain art de vivre ensemble.