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«À son image»
19,00
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Présentation
Par une soirée d’août, Antonia, flânant sur le port de Calvi après un samedi passé à immortaliser les festivités d’un mariage sous l’objectif de son appareil photo, croise un groupe de légionnaires parmi lesquels elle reconnaît Dragan, jadis rencontré pendant la guerre en ex-Yougoslavie. Après des heures d’ardente conversation, la jeune femme, bien qu’épuisée, décide de rejoindre le sud de l’île, où elle réside. Une embardée précipite sa voiture dans un ravin : elle est tuée sur le coup. L’office funèbre de la défunte sera célébré par un prêtre qui n’est autre que son oncle et parrain, lequel, pour faire rempart à son infinie tristesse, s’est promis de s’en tenir strictement aux règles édictées par la liturgie. Mais, dans la fournaise de la petite église, les images déferlent de toutes les mémoires, reconstituant la trajectoire de l’adolescente qui s’est rêvée en photographe, de la jeune fille qui, au milieu des années 1980, s’est jetée dans les bras d’un trop séduisant militant nationaliste avant de se résoudre à travailler pour un quotidien local où le “reportage photographique” ne semblait obéir à d’autres fins que celles de perpétuer une collectivité insulaire mise à mal par les luttes sanglantes entre clans nationalistes. C’est lasse de cette vie qu’Antonia, succombant à la tentation de s’inventer une vocation, décide, en 1991, de partir pour l’ex-Yougoslavie, attirée, comme tant d’autres avant elle, dans le champ magnétique de la guerre, cet irreprésentable.
De l’échec de l’individu à l’examen douloureux des apories de toute représentation, Jérôme Ferrari explore, avec ce roman bouleversant d’humanité, les liens ambigus qu’entretiennent l’image, la photographie, le réel et la mort.
----------------------------------------- Prix littéraire "Le Monde" - 2018
Antonia réalise enfin sa vocation de reporter-photographe en partant couvrir le conflit des Balkans dans les années 90. Après avoir échappé aux théâtres de guerre les plus violents, elle trouve la mort à son retour sur les routes de France...
A travers la figure protectrice du parrain et prêtre de la cérémonie, Ferrari propose un roman en forme d'oraison funèbre, construisant son récit comme un hommage à la vie de la défunte. Scènes de l'enfance en Corse, évocations de son amour pour un membre éminent du mouvement nationaliste corse et portraits de pionniers de la photographie de conflits alternent pour passer au crible l'ambition d'une humanité obsédée par l'idée de laisser une trace. Entre vérité et vanité de l'image, Antonia a poursuivi une recherche impossible mais nécessaire.
La langue de Ferrari égrène comme un long poème en prose un récit eschatologique parsemé de citations des Écritures, empli d'un désespoir tout agnostique. Un très beau texte.