Mai 1871, la commune de Paris enflamme la capitale au point qu'Edmont Goncourt écrira « L'incendie de Paris fait un jour qui ressemble à un jour d'éclipse" .C'est dire assez que, si la semaine fut sanglante, elle fut aussi, à n'en pas douter, ardente. Un brasier en effet. Bien des bâtiments furent incendiés au nombre desquels le fameux château des Tuileries. Or, celui-ci communiquant avec le Louvre par deux ailes l'incendie se propageant avec un telle force ne fut pas loin de le réduire en cendres. La lucide détermination de deux hommes évitera le pire .C'est leur histoire que raconte avec fièvre Nicolas Chaudun dans ce récit haletant dont il faut souligner compte tenu du contexte qu'il ne manque assurément pas de panache.

Voici un panorama minutieux et passionnant d'une journée décisive pour l'histoire de l'Europe:le 18 juin 1815. En quelque sorte le jour le plus long du XIXème siècle et dont on célèbre les deux cents ans cette année. Le livre de Thierry Lentz met en lumière également pourquoi Waterloo est autant un évènement politique qu'une bataille.A l'appui de cette magistrale leçon d'histoire des documents , des extraits de journaux, des illustrations et surtout une indispensable et superbe cartographie viennent compléter et enrichir son propos.

Jerôme Garcin rend un hommage émouvant et mérité à Jacques Lusseyrand : injustement oublié de l'Histoire, ce résistant de la première heure, devenu aveugle par accident à l'âge de huit ans, nous impressionne par son courage, sa droiture et ses engagements. Marié plusieurs fois, sa vie aussi incroyablement riche en amour. Plus qu'une biographie romancée, c'est un vibrant hommage que l'auteur rend à son personnage dont on sent qu'il le côtoie et l'aime depuis longtemps. Une magnifique leçon de vie.

Henry Hayden mène une vie plutôt insignifiante. Livré à lui-même depuis l'enfance, il chaparde par-ci par-là. Jusqu'au jour où il rencontre Martha qui va changer sa vie du tout au tout. Douce et discrète, humble et aimante, elle cache sous son lit ses manuscrits. Henry s'occupera de les faire publier. Sous son propre nom. C'est le premier mensonge d'une très longue série... Usurpation, forfaiture, mensonges deviennent son lot quotidien. La machine évidemment va se gripper. Menteur éminemment sympathique, le personnage d'Henry Hayden est le point fort de ce roman. Très efficace aussi grâce à une construction tout en rebondissements, le suspens est mené de main de maître jusqu'à la toute dernière page; et avec beaucoup d'humour, ce qui ne gâche rien !

Daniel Cunningham, malade, est cloîtré dans sa chambre depuis son enfance. Son seul univers consiste en sa petite chambre à l'étage de la maison de sa mère et la vue qu'il a de sa fenêtre. Entouré de ses livres, il arrive malgré tout à se créer un monde imaginaire et avec l'aide de son jouet préféré, sa maison de poupées, à s'inventer des amis, des vies. Tout aurait pu continuer ainsi jusqu'au jour où l'on frappe à la porte. C'est le médecin de la ville. Il vient l'examiner et lui annoncer que non, il ne souffre d'aucun mal. Son enfermement n'a aucun sens, sa mère sans doute folle, lui aurait menti toutes ces années. Commence alors une nouvelle vie pour Daniel, recueilli dans la famille du médecin avec sa maison de poupées comme seule souvenir de sa vie passée. Mais très vite les questions se multiplient dans sa tête lesquelles ne trouvant pas de réponses satisfaisantes. Quels secrets cache sa mère ? Pourquoi a-t-elle été internée ? Quelle est cette puissance maléfique qui se dégage de sa maison de poupée ? Un roman d'intrigue puissant mêlant mystère et terreur. Anne Fine renouvèle son genre en adaptant un roman gothique traditionnel à la littérature adolescente. Une écriture toujours aussi travaillée d'une grande précision. Aurez-vous le courage d'entrer dans le Passage du Diable ? Frissons garantis ! A partir de 14 ans.