C'est dans la campagne texane que Calpurnia Tate grandit au début des années 1900. La jeune fille vient de fêter ses treize ans et son monde se résume à sa petite ville et la nature qui l'entoure. Heureusement, Calpurnia est une scientifique en herbe, elle aime se balader avec son grand-père pour élargir ses connaissances, en biologie notamment. Pourtant, la passion de Calpurnia ne fait pas plaisir à tout le monde. En effet, ses parents préféreraient qu'elle s’intéresse plus à ses travaux de couture qu'à la composition des plantes vertes. Mais Calpurnia n'a pas dit son dernier mot ! Elle fera tout pour que son intelligence et ses désirs soient enfin remarqués et pris en compte. L'arrivée de sa cousine Aggie, rescapée d'un cataclysme, ainsi que les problèmes de son frère Travis avec les animaux sauvages ne seront qu'une nouvelle étape de son apprentissage de la vie. La suite de Calpurnia est une réussite complète. On est même encore plus intéressés par ce qui va advenir de la jeune scientifique. Sa relation avec son jeune frère, un amoureux de la nature et des animaux, est passionnante puisqu'elle nous fait découvrir un personnage attachant et bouleversant. Dans ce volume, Calpurnia se retrouvera une nouvelle fois confrontée à des stéréotypes qui l'a dépassent et qui remettront en question le regard qu'elle portait jusqu'à lors sur sa famille. Dès 12 ans.

On l'attendait, le voilà enfin ! Le troisième volume de la série de La Passe-Miroir nous fait une nouvelle fois tourner la tête. Christelle Dabos a réussi à élargir encore plus son univers, tout en gardant un souffle incroyable à son histoire. Elle nous embarque avec son héroïne Ophélie dans la société ultra contrôlée qu'est l'arche Babel. La jeune liseuse y fera des découvertes importantes et des rencontres terrifiantes. Ses pas la mèneront-t-elle enfin jusqu'à Thorn ? Palpitant de bout en bout, cet avant-dernier tome nous fait voyager dans l'imagination débordante de son auteur. On en redemande !

1981. Avril, May, June et Jasper Swift - entre 63 et 73 ans- habitent leur maison familiale, autrefois splendide, à Durraghglass dans le sud de l'Irlande, quelque part entre Cork et Dublin. Ils sont anglo-irlandais. C'est à dire que même si leur famille vit en Irlande depuis des siècles, tous leurs repères sont anglais, ce qui est inconfortable depuis l'indépendance de la République d'Irlande en 1921. Ils sont protestants, ont été scolarisés en Angleterre, ne parlent pas avec l'accent local, écoutent la BBC, et préfèrent, pour certaines transactions, avoir des livres sterling. Tant qu'il y avait encore de l'argent... Maman chérie voulait le meilleur en tout pour tous et cela coûtait cher. Maintenant il faut économiser. Avril est la seule de la fratrie à avoir été mariée. Veuve, elle est revenue à la maison que les autres n'ont jamais quittée. Ils se détestent. Un jour c'est l'étonnement: Leda est de retour, la cousine viennoise qu'ils croyaient morte. Elle les fascinait quand elle passait des vacances à Durraghglass avant la Guerre, apportant quelque chose d'exotique, d'européen. Pourquoi n'a-t-elle pas donné signe de vie pendant 40 ans et que veut-elle maintenant ? Molly Keane évoque à merveille nature, lieux, atmosphères – et fragilités humaines. Son regard est perçant, son humour est mordant - cette histoire de cousins rappelle plus Huis clos que le Club des cinq- mais elle n'est pas cruelle. Malicieuse, drôle, prenante, une oeuvre de maturité de cette grande romancière. À dévorer.

Julius et Rose Rosenblatt juifs américains débarquent au Texas au tout début des années 60 accompagnés de leur deux fils Nathan huit ans et Élias un peu plus âgé. Cette famille légèrement atypique a bien du mal à se fondre dans le voisinage peu accueillant et terriblement conventionnel jusqu'au jour où un couple de jeunes russes encore plus délurés qu'eux débarquent dans le quartier. Voilà un texte original, au ton amusé et loufoque comme on a peu l'habitude d'en lire, un récit plein d'humour qui donne au texte une légèreté et une fraicheur bienveillante malgré un contexte historique grave: l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy qui vient bouleverser la vie de ce tout ce petit monde et notamment celle d'Élias qui a une analyse de la situation bien particulière même s'il ne la comprend pas toujours très bien. N'attendez-plus, lisez ce court récit c'est absolument savoureux!

A travers le portrait de Sonja devenue passeuse de cocaïne sous la contrainte, Lilja Sigurdardottir signe ici un roman noir qui dénonce une société islandaise corrompue et victime du krach financier. On s'attache à notre héroïne, qui bien qu'elle soit douée et maligne pour passer sa drogue, est fragilisée et sous le joug d'hommes dangereux, qui lui laissent peu d'alternatives. La croisant régulièrement à l'aéroport Bragi, un vieux douanier va commencer à la soupçonner. Ce récit est construit intelligemment, bien écrit, dur et intransigeant, explorant à la fois les failles et la cruauté humaine. Belle découverte, on attend le tome 2 avec impatience !