Atsuko mène une existence paisible dans la ferme biologique qu'elle a montée il y a quelques années. Elle, son mari et leurs deux enfants profitent du bien-être que leur procure la vie à la campagne. Le couple a mis à profit cette nouvelle existence pour se relever après une aventure conjugale du mari qui aura duré quelques mois. Pourtant, lorsque Atsuko engage une amie d'enfance pour l'aider à la ferme, tout bascule. Son mariage et ses convictions seront tour à tour remis en question.  Fuki-No-To est la suite directe de Azami, le premier volume de la dernière série de Aki Shimazaki. On y découvre un portrait de femme touchant, ainsi qu'une très belle histoire d'amour. L'auteure continue sur sa lancée. Toujours aussi juste, elle dit beaucoup en peu de mots et nous ensorcelle une nouvelle fois.

Lorsque Benoit Cohen, qui vit aux Etats-Unis, apprend que sa mère héberge Mohammad, un réfugié afghan chez elle, il est sceptique. Finalement après avoir fait la connaissance de ce dernier, il décide d'écrire son histoire : de sa vie en Afghanistan, jusqu'à son arrivée en France. Mohammad nous conte tous les obstacles rencontrés depuis sa naissance : son enfance passée entre l'Iran et l'Afghanistan, la difficulté de s'intégrer dans l'un ou l'autre pays, le rejet des autres habitants dû à son appartenance à une ethnie minoritaire et enfin son travail comme traducteur auprès de l'armée française. Craignant ensuite pour sa vie et après maintes péripéties, il arrive en France. De nombreuses difficultés vont ponctuer son chemin, pour heureusement avoir la chance de croiser la route de Marie-France, la mère de Benoit, qui va l'accueillir sous son toit.Renaît alors l'espoir d'un nouvel avenir, avec à la clé le rêve d'intégrer Science-Po. Avec beaucoup de fluidité, Benoit Cohen brosse de manière attendrissante le portrait de ce jeune Afghan et dénonce toutes les batailles qu'il a dû mener pour enfin accéder à une certaine stabilité et sécurité en France. L'auteur témoigne également de la générosité de certaines personnes telles que sa mère Marie-France et démontre que des liens peuvent être tissés entre des êtres venus d'univers diamétralement opposés. Joli récit, extrêmement touchant.

Raconter la vie quotidienne d'une poignée de gens qui évoluent dans une cité pauvre italienne, à travers le récit d'une fille-mère, voilà le nouveau défi de Silvia Avallone. Elle y arrive avec brio et une finesse d'écriture ainsi qu'une subtilité dans la construction du récit assez incroyables. Les personnages sont dépeints, sans être jugés, à travers leurs faiblesses mais aussi par une rage intense de vivre qui ne les quitte jamais tout au long de ce texte très poignant. Ce roman n'est pas sans rappeler le formidable D'acier de la même auteure, on y retrouve cette même force brute, la même dureté et finalement le même élan littéraire qui caractérise l’œuvre de Silvia Avallone.

Maehara Akio était loin de s'imaginer que sa journée allait se terminer de cette manière. Alors qu'il est encore au travail, sa femme l'appelle, lui demandant de rentrer immédiatement à la maison. Arrivé chez lui, il découvre avec effroi le corps d'une fillette assassinée dans son jardin. Son fils de 14 ans est l'auteur de ce crime. Afin de protéger sa famille, Akio décide de cacher la dépouille de l'enfant dans des toilettes publiques. Lorsque le cadavre est découvert, c'est Kaga Kyoichiro qui se charge de l'enquête. L'auteur parvient avec habileté à mener deux récits en parallèle et entremêler deux points de vue : celui du père du coupable et celui du policier. Commence alors un véritable dilemme pour le lecteur, qui se sent tiraillé entre les deux protagonistes. Higashino parvient avec brio à nous manipuler. Il retranscrit parfaitement le raisonnement et l'intuition de chacun de ses personnages. "Les doigts rouges" est un roman noir remarquable, à l'atmosphère étrange et pesante, dont l'énigme bien ficelée vous prendra totalement au dépourvu.

Le quotidien de Lili Goth est assez morne au manoir des frissons frissonnants, jusqu'au jour où Ismaël, le fantôme d'une petite souris, va l'entraîner dans une folle exploration du domaine familiale. Richement illustré par son auteur, ce roman est à dévorer dès dix ans. Il foisonne de références en tous genres, à Moby Dick notamment. On y suit des héroïnes féminines très attachantes et dégourdies ainsi que d'autres personnages plus étranges les uns que les autres. C'est donc un univers gothique riche et accueillant qui vous attend à travers ces quelques pages qui ne vous laisseront pas indifférents !