Je me souviens de l'odeur âcre de fumée dans le parc. Et du spectre en masque à gaz... Et des timbres qui évoquent des pays lointains... Et, dans le froid de l'hiver, du goût du pain gris beurré et saupoudré d'une généreuse couche de sucre... Je me souviens : « Etoiles du Kremlin qui brillent dans le ciel... » Mais j'ai oublié la suite... Je me souviens d'avoir hésité, en deuxième année d'école : de quelle fille tomber amoureux ? Je me souviens, sous l'effet de la peur, je frappe le premier Izmaïl entre les deux yeux, et il tombe dans les pommes... Je me souviens du portrait dans un cadre noir dans la revue Le Pionnier... Et de quoi d'autre encore ?
Je me souviens à quelle vitesse fulgurante la mosaïque de toute ma vie d'enfant a défilé quand je me suis évanoui dans le cabinet du docteur alors qu'on me faisait une radio. J'ai même eu le temps de penser « Comme au cinéma ».
Comme au cinéma raconte, avec tendresse et poésie, l'histoire de sa famille, dans laquelle se mêlent son histoire personnelle et amoureuse et celle du peuple russe.
Les nombreuses photos d'archives, drôles et émouvantes, qui illustrent cette saga familiale, donnent au livre une dimension cinématographique et artistique.