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Date de publication
Éditeur
SANS EPAULES
Nombre de pages
306
EAN13
9782912093448
ISBN
978-2-912093-44-8
LES HOMMES SANS EPAULES N°40 : DOSSIER JACQUES LACARRIERE ET LES POÈTES GRECS
De LES HSE
Sans Epaules
17,00
Présentation
UNE VOIX GRECQUE DANS LA NUIT ARMÉNIENNE

Si la poésie est universelle, mémoire et témoin de son temps, dans lequel elle se fond et se confond étroitement, elle est aussi le souffle, l’espoir, la douleur, la culture des hommes et de leurs peuples. S’agissant de la Grèce, à qui est consacré notre dossier central, ou de l’Arménie, qui commémore le centenaire du génocide, cela se vérifie peut-être plus qu’ailleurs. C’est que l’histoire de ces deux pays, n’est qu’une longue lutte douloureuse contre les envahisseurs et les agressions dont ils furent la proie et aujourd’hui encore : le capitalisme financier, après Makronissos et les Colonels, pour la Grèce, et la non-reconnaissance du génocide, pour l’Arménie.
(..) L’histoire de la Grèce n’ayant été pendant des siècles, comme l’écrit notre Porteur de Feu, Jacques Lacarrière, qu’une suite de combats pour sa libération, on y rencontre très souvent le poète au milieu même des combattants ; comme en témoigne encore aujourd’hui, à l’âge de 94 ans, notre ami le grand poète grec Nanos Valaoritis : « Berlin et Bruxelles se comportent comme au temps de l’impérialisme romain. » Le poète sera là, longtemps, partout où l’on se bat et partout où l’on meurt, dans les batailles bien sûr mais aussi après la guerre civile, dans les camps et dans les prisons, déporté parmi les déportés, assigné ici ou là à résidence ou exilé parmi les exilés, de l’intérieur comme de l’extérieur. Il en va de même et plus encore qu’ailleurs avec l’Arménie et ses poètes, de Grégoire de Narek (945-1010) à nos jours (..) L’Arménien, a écrit Luc-André Marcel, est d’abord un bâtisseur parce qu’on lui démolit sa maison, et sa poésie est accrochée à la terre parce qu’elle en manque. Tout se ramène ici aux racines du pouvoir vivre et du comment. Si l’Arménie se rallie toujours autour de ses poètes, c’est qu’ils se rallient toujours à elle. Ils se retrouvent tous pour la défendre. Nul n’est plus engagé qu’eux. Nul n’assume plus délibérément la tâche d’être gardien, témoin, annonciateur du destin d’un peuple. Parmi ces poètes, Daniel Varoujan, assassiné à l’âge de 31 ans : Terre rouge, exilée - héritage, relique - offrande, talisman - alors même que sous ma plume un poème - est en train de naître, souvent je pleure - à la vue de cet infime lambeau - d’Arménie, je rugis - me rivant l’âme - dans le creux de la main, - j’arme mon poing.
(..) Aimer un pays, comme l’a écrit le cher Jacques Lacarrière (in L’Été grec, 1975), c’est l’aimer surtout dans ses heures difficiles. C’est se sentir solidaire de ses choix et de ses refus, c’est participer à ses passions… c’est vivre avec lui en totale sympathie, en précisant que là encore sympathie est un mot grec qui signifie étymologiquement : souffrir avec. Et c’est ainsi que nous aimons et souffrons avec l’Arménie, la Grèce, leurs peuples, leurs poètes et bien d’autres encore.

Christophe DAUPHIN
(Extrait de l’éditorial de la revue Les Hommes sans Épaules n°40, octobre 2015).
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