Le jeune animal virevolte sur lui-même. « Où est-il ? » Son front se plisse, ses dents grincent, ses yeux chavirent. « Que s’est-il passé autour de lui ? ». Sur cet espace qui fut couvert d’arbres, il ne voit qu’un trou démesuré bordé par un paysage tragique, brûlé, noirci, déserté par la vie. L’endroit où les siens se groupaient, ce jour-là, est parti dans le vide. Il ne subsiste qu’un précipice menaçant qui semble vouloir s’étendre pour engloutir tous les survivants. Notre aïeul sort de l’ombre. « Petit homme en devenir. J’essaie de partager tes bonheurs et tes joies. J’imagine que la nature qui t’a forcé à inventer ton avenir t’avait donné des moyens qui nous manquent quelquefois. Est-ce que tu prenais plaisir à découvrir tous ces espaces que nul n’avait foulés avant toi ? »