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«Adieu, torero»
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Présentation
« Je me suis jeté au sol, j'ai bêtement protégé ma tête avec mes mains, comme si ça pouvait y faire. Le calme est revenu aussitôt, j'avais bien senti qu'il était anormal, ce calme. J'ai juste levé le nez, et j'ai vu un soldat qui roulait le long d'une pente, plus haut. Il s'était posté sur une butte et venait d'être fauché par la rafale. Une voix m'a interpellé. — Reste pas là, cabrón, viens te planquer! Sans peser le pour et le contre, j'ai couru vers cette voix. Penché en avant, j'ai foncé, trébuché, pour finalement rouler dans la poussière, au pied d'un mur de pierres sèches où se terrait celui qui m'avait interpellé, accroché à sa mitrailleuse. Un drôle de type d'une trentaine d'années. Visage sec, creux, avec une vilaine cicatrice au menton et une autre qui labourait la joue. Un corps tout maigre d'adolescent. Sous les sourcils noirs brûlaient deux charbons qui te transperçaient jusqu'au fond. »
1938, guerre d'Espagne. Près de l'Ebre, sous un olivier, un jeune soldat se retrouve à partager avec un torero la protection d'un mur de pierre contre les rafales ennemies. La mort rôde, sur leur tête, au bout du fusil d'un sniper ennemi. Les deux hommes vont traverser ensemble le temps qui sépare de la mort. On pense à Brecht ou à Beckett, quand, dans une construction narrative qui emprunte au théâtre, les âmes se dénudent jusqu'à l'os. Poétique et puissante, la force du langage de ce court roman frappe comme le font les tragédies.