On n'annule pas la première
Pourquoi Daniel Barbane, star du grand écran, belle gueule et portefeuille bien rempli, paie-t-il un videur pour lui casser la jambe à coups de batte de baseball dans les toilettes sordides d'une boîte de nuit branchée ? L'acteur prétentieux, égoïste et volage qu'il est devenu le dégoûte, et la rupture avec sa femme n'arrange rien. Il ne veut plus jouer, et il est prêt à tout pour ne pas monter sur les planches le soir même : simulation d'enlèvement, braquage, baston. Catherine, sa partenaire sur scène, névrosée et égocentrique, a quant à elle besoin d'argent pour éponger ses dettes, depuis qu'elle s'est faite plumer par un bellâtre italien, enfui aux Bahamas où il dilapide sa fortune. Courant après les cachets, mais refusant de s'abaisser à tourner une publicité pour tampons, il n'est pas question pour elle d'annuler la première. Gérard, petit rôle dans la pièce, ne connaît pas le même succès que ses deux compagnons de jeu. Il se contente de ses maigres revenus d'intermittent, et cultive un art de vivre fondé sur la simplicité et l'hédonisme. Le destin de ces trois personnages unis sur la scène se trouve transformé à jamais à l'issue d'une folle journée où s'enchaînent les scènes en tout genre, du mélodrame au vaudeville, en passant par la comédie romantique.
Une véritable galerie de personnages loufoques (attachée de presse hystérique, concierge tradeuse, acteurs wannabe...) sert un propos humain et attachant, et une devise incontournable : " Pour ne pas jouer, il faut être mort, et encore... ".