« Muse, dis-moi, quel est ce héros qui court d’un pas agreste de bucoliaste, vers quel destin se hâte-t-il ?
— C’est celui que l’on nomme le Messager de Marathon. Il court avec la déesse pérenne et mystagogue au corps envolé de Victoire, celle qui croit en grâce sous le chêne sacré, prés la source cabaline. Il a su l’étreindre en un long baiser et garder son aile dans sa main.
— Muse, pourquoi court-il ?
— Il court au jour de Marathon, portant le faix de la victoire et la rumeur de la mer au centuple, à la ville d’or qu’ombrage un olivier d’argent : Athènes l’éveilleuse, la ville vigilante accroupie sur la colline par-dessus la mer vineuse. Ses frises de pierre parlent aux hommes et disent le livre des fondations.
Le Messager porte la lumière au cœur des hommes vêtus de toges. Ceux qui lèvent les bras en matière d’enseignement lorsque bruit la mer au fond des golfes sombres. »