1030, l’armée d’Olaf le Saint, le roi de Norvège déchu qui a imposé le christianisme dans le pays, affronte, à la tête d’une alliance de clans chrétiens norvégiens et suédois, une union de clans païens soutenus par celui qui s’est emparé du trône, Knut le Grand, également roi du Danemark et d’Angleterre. Le demi-frère d’Olaf, Harald Sigurdsson, vient se joindre à lui. Il n’a que quinze ans, mais commande déjà 600 guerriers. Il faut dire que c’est un phénomène. Outre sa taille immense, c’est surtout son intelligence exceptionnelle et son sens tactique qui le différencient de tous les autres et le rende unique. Obligé de quitter la Scandinavie après la défaite et la mort de son frère, il va suivre la route commerciale empruntée par les Varègues, ces Vikings de l’est de l’Europe, pour se rendre d’abord à Novgorod, puis à Kiev, et finalement dans la capitale de l’Empire romain d’Orient, Constantinople. Louant ses services comme mercenaire, balayant tous ceux qu’il va affronter, il va vite se bâtir une réputation de formidable guerrier, malgré son jeune âge. Suscitant l’allégeance de ceux qui combattent à ses côtés et la haine de ses rivaux, Harald va se forger un destin hors-norme, à l’image de sa personnalité. Personnage complexe, guerrier implacable, stratège d’une efficacité redoutable, mais aussi poète et écrivain réputé, Harald aura bien des surnoms : « Hardrada » , l’impitoyable, « l’éclair du nord », « le brûleur de Bulgares » et bien d’autres encore, mais le plus pertinent reste celui du « dernier des Vikings », car lorsqu’il meurt en Angleterre, l’arme à la main, c’est la fin d’une époque qui aura bouleversé le visage de l’Europe, celle des Vikings, avec leurs raids, leur culture païenne, leur science de la navigation et leur conception du monde si particulière. Une époque qui restera à jamais gravée dans nos mémoires. Harald, comme un ouragan, renversera tout sur son passage avant d’entrer dans les livres d’histoire pour y laisser une trace indélébile. C’était l’époque des rois guerriers, des grandes batailles à la hache, et aussi d’une certaine forme de fierté.