Le merle noir a perdu sa merlette pendant les froids de l’hiver. Depuis le grand sapin où il est perché, il observe Anna, jeune femme solitaire qui pique sa curiosité. Il devine qu’elle attend un enfant et décide de l’accompagner à sa façon. Il chantera pour elle chaque matin pendant ces mois d’attente.
« Le lendemain, l’aube se leva. De loin montait le chant des premiers merles. Sur le grand sapin, en face de la maison aux volets clos, le merle sifflait gaiement avec tout son cœur.
Alors les volets de la chambre s’ouvrirent et Anna surprise et ravie vint s’accouder à la fenêtre. Et elle découvrit le merle solitaire dans son plumage noir et brillant.
Le scénario fut le même les jours suivants. Anna s’amusa de ces réveils charmeurs. Le printemps s’écoula ainsi, Anna ne se doutait de rien. Sa taille s’arrondissait, son visage éclatait de certitude radieuse. »