Entre les procès de sorcellerie qui secouent l'Angleterre de 1612 à 1616 et le plus grand scandale de la dynastie Stuart, Thomas Middleton écrit une tragicomédie qui, peut-être en raison de son audace, est aussitôt condamnée à l'oubli, dont elle ne sortira qu'à la fin du XVIIIe siècle. Car, dans La Sorcière, Middleton n'épargne rien ni personne : adultère et débauche des courtisans, achat de titres de noblesse et passe-droits, grossesses et accouchements clandestins et même le vice du tabac font que les frasques des sorcières finissent par faire pâle figure en comparaison. Middleton, qui avait coécrit Timon d'Athènes avec Shakespeare, nous livre ici une satire au vitriol, aux intrigues savamment enchevêtrées et à l'humour grinçant.