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Date de publication
Éditeur
"Malko"
Collection
GDV SAS FONDS
Nombre de pages
256
EAN13
9782360532148
ISBN
978-2-36053-214-8
SAS 88 ESCALE À GIBRALTAR
De GÉRARD VILLIERS DE
"Malko"
Présentation
e9782360533855_cover.jpge9782360533855_pagetitre01.jpgLe Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5, 2° et 3° a), d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4).Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.© Malko Productions, 1999 © Éditions Gérard de Villiers, 2009ISBN 978-2-3605-3385-5CHAPITRE PREMIERDennis Wells sortit si rapidement du parking de l'Ocean Park Hotel qu'il manqua se faire emboutir par un énorme semi-remorque qui l'évita de justesse. Son conducteur le gratifia d'un ululement de sirène furibond, avant de se perdre dans la circulation de Jersey City. La Volkswagen déglinguée à la peinture jaune écaillée de Wells se mit à vibrer sous l'effort que son propriétaire lui demanda dès qu'ils eurent atteint le freeway. Jusqu'à l'entrée du Path, le tunnel creusé sous l'Hudson qui rejoint Manhattan, il laissa son pied écrasé sur l'accélérateur. Les modestes performances de sa Volkswagen 71 ne lui permirent pourtant pas de laisser la file de droite où il se traînait au milieu des camions.La tête emplie du bourdonnement du moteur, il essuya l'une après l'autre ses mains moites de transpiration sur son jean. Avec sa tête ronde, ses cheveux légèrement crépus et son regard naïf, Dennis Wells n'éveillait guère l'attention. Des milliers de jeunes de son âge quittaient tous les matins Harlem ou le Bronx pour aller travailler chez les Blancs.Depuis six mois, il faisait le ménage à l'hôtel Ocean Park. Le soin qu'il apportait à sa tâche l'avait distingué pour le nettoyage du dernier étage, là où demeurait le propriétaire de l'hôtel, Donald Mills, un homme jeune, brun et efflanqué qui brassait des affaires mystérieuses à partir de son penthouse, et se montrait un maniaque de la propreté. Ce qui avait permis à Dennis Wells, quelques heures plus tôt, d'apprendre une information qui l'avait fait grimper au sommet de l'excitation. Après des semaines de surveillance fastidieuse et sans résultat, il touchait enfin le jack-pot.Il quitta le freeway pour s'engouffrer dans le Path où il dut ralentir brutalement, se traînant à dix à l'heure dans le tunnel enfumé par les vapeurs d'échappement. Angoissant. Il consulta sa montre. Presque six heures ! Tous les jours à six heures trente, il avait un rendez-vous de principe avec son « traitant », reconduit automatiquement s'il ne s'y présentait pas.Son cœur cognait contre ses côtes sous son T-shirt sale et une de ses paupières battait nerveusement. Tant qu'il n'avait rien appris, son second job clandestin lui avait semblé facile. Maintenant qu'il se préparait à franchir un pas, hyper-dangereux, il avait presque envie de faire demi-tour. Tout en sachant qu'il irait jusqu'au bout... Pour se donner du courage, il repensa à la conversation qu'il avait surprise au dernier étage de l'Ocean Park.De la dynamite.Cela le mena jusqu'à la sortie du Path. Il émergea à côté des gigantesques tours jumelles du World Trade Center, et zigzagua dans le bas de Manhattan pour rattraper la Onzième avenue, en sens unique vers le haut de la ville. Il remonta une vingtaine de blocs et aurait continué sans problème, si son attention n'avait pas été brusquement attirée par un concert de klaxons derrière lui, à l'intersection de la 32e rue et de la Onzième avenue. Il jeta un coup d'œil dans son rétroviseur et aperçut une Buick blanche qui venait de brûler le feu passé au rouge sur l'avenue, et se faufilait péniblement à travers les véhicules émergeant de la transversale.Spectacle courant à New York.Dennis Wells ramena son regard sur ce qu'il y avait devant lui.Dix blocs plus loin, il dut regarder dans son rétroviseur avant de déboîter et son pouls s'accéléra : la voiture blanche le suivait à quelques mètres ! Il distingua vaguement deux hommes à travers le pare-brise bleuté. Cette voiture ressemblait à celle d'un adjoint de son patron ! Mais il y avait des centaines de Buick blanches dans New York... Pour se rassurer complètement, Dennis Wells tourna brusquement dans la 42e rue, à double sens. Il reprit la Dixième avenue, en sens unique vers Downtown et regagna la Onzième avenue par la 41e rue...Il se retourna, la voiture blanche avait disparu. Rassuré, il accéléra pour tenter d'attraper tous les feux. Il était déjà six heures trente.Deux blocs plus loin, son cœur lui sauta dans la gorge : la Buick blanche était de nouveau à ses basques, surgie de nulle part, à un bloc d'écart ! Il ralentit et aussitôt, elle déboîta pour se dissimuler derrière un camion. Dennis Wells écrasa l'accélérateur, le cerveau ravagé par la panique, au bord de la diarrhée. Quelle erreur avait-il commise ? Comment l'avaient-ils repéré ? Maintenant, il était presque certain que cette Buick était celle qui se trouvait souvent dans le parking de l'Ocean Park Hotel, à la disposition d'un certain Tony Pool.S'il ne se trompait pas, ça ne pouvait être un hasard...La mort dans l'âme, il passa sans ralentir devant le Casa Nostra où il avait rendez-vous, un bar italien au plancher recouvert de sciure de bois, qui ne payait pas de mine. Ne sachant plus que faire.La meilleure solution semblait être de rentrer chez lui, dans la 125e rue, et, de retourner le lendemain prendre son travail, comme si de rien n'était. Peut-être s'agissait-il juste d'une surveillance de routine. Donald Mills, le patron de l'Ocean Park Hotel, était d'une méfiance presque pathologique. Cependant, Dennis Wells hésitait. Il habitait seul. Si ses suiveurs venaient chez lui et lui voulaient du mal, il était sans défense. À Harlem, les voisins ne se dérangeaient jamais pour porter secours.Il frotta nerveusement sa moustache. Dans la rue, la foule le protégeait. Il se dit qu'il fallait quand même prévenir ceux qui l'employaient et leur communiquer l'information qu'il détenait. Il avait appris par cœur un numéro de secours où un répondeur fonctionnait vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Domptant sa panique, il tourna dans la 62e rue à droite, le long de Central Park South. Il y avait une cabine téléphonique juste au coin de la Septième avenue. Il obliqua vers le trottoir et jeta un nouveau coup d'œil dans son rétroviseur. Pas de Buick blanche. Il stoppa, jaillit de la Volkswagen, entra dans la cabine et composa le numéro secret qu'il connaissait par cœur.– Shit ! Shit ! Shit !Dennis Wells donna un violent coup de pied dans la paroi métallique. Cela sonnait occupé. Il refit le numéro et cette fois, obtint le répondeur. Au même moment, il vit la Buick blanche approcher et se garer derrière sa Volkswagen. Un homme en émergea avec souplesse et la bouche de Dennis Wells s'assécha d'un coup.C'était bien Tony Pool, superbe garçon d'un mètre quatre-vingt-dix, sosie de Clint Eastwood, le tueur favori de Donald Mills.Comme d'habitude, il était très élégant avec chemise de soie vert d'eau, pantalon beige et chaussures vernies. Le poignet orné d'une Rolex qui devait peser deux kilos d'or, sans compter les diamants. Il se dirigeait droit vers la cabine... Dennis Wells, le cerveau vidé par la peur, dit à toute vitesse quelques mots dans le récepteur, avant de raccrocher précipitamment. Tony Pool ne pouvait pas savoir s'il avait parlé ou non. Il se retourna au moment où la porte de la cabine coulissait brutalement. Tony Pool bloquait totalement l'ouverture étroite de sa carrure athlétique. Dennis Wells s'arracha un sourire à peu près décent et croassa.– Ça alors, Mister Tony ! Qu'est-ce que vous faites là ?Les beaux traits bronzés de Tony Pool demeurèrent de marbre.– Et toi ? fit-il.Dennis Wells ricana bêtement.– Ben, vous voyez, je téléphonais.– À qui ?La question était partie comme la détente d'un cobra. Le regard du jeune Noir vacilla. Il avala sa salive et bredouilla...
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