Début des années 2010, Françoise, la mère du narrateur, présente les premières manifestations de sa dernière maladie : celle d'Alzheimer. Elle entame alors un long voyage qui mène nulle part, dans une logique absurde. Yann Mallet crée une troublante correspondance, imaginaire, celle qu'il aurait pu partager avec la mère qu'il a toujours connue, celle d'avant la maladie, si les circonstances avaient été différentes. Le lecteur est ainsi partagé entre une réalité racontée avec douceur et parfois de l'humour, et une relation épistolaire "impossible", mais tout aussi réaliste. Cet échange s'inscrit en contre-point d'un texte imagé et engagé. Elle nous fait découvrir une femme complexe et bouleversante, véritable héroïne de ce récit. Ce petit roman intimiste, plein de poésie, juste et très accessible, est aussi un témoignage puissant sur la maladie d'Alzheimer. Il nous rappelle que toute vie est inestimable, même et surtout celle d'une personne en situation de profonde dépendance.