Au fil de sept nouvelles, Dieu et son Archange assistent, parfois amusés, souvent consternés, aux affaires du monde. C'est un dîner fin et coquin chez le Régent, et puis ce sont les confidences amères de Saint Louis à Saladin, quelque part vers le purgatoire où le roi, pourtant canonisé, s'étonne de n'être qu'une sorte de concierge... C'est aussi le récit, par un ange Chérubin, faussement naïf, de l'épopée d'une belle esclave achetée pour son plaisir par un lieutenant puis offerte à un riche planteur. On croit bien reconnaître sa petite fille, aux abords de la Révolution, sous les traits d'une belle et riche métisse, qui agite les idées nouvelles et récite, un peu avant l'heure, des vers de Baudelaire sous la coupole du Panthéon... serait-elle une muse ? La femme d'un colonel, frivole et hors du temps, nous donne une facette de la Grande Guerre, alors que les cauchemars de son mari sont sans doute plus proches de la vérité, mais qui sait ? La coquine est devenue bien respectable, pendant la Résistance, et Saint Louis, qui assiste à la représentation théâtrale d'une scène tragique de l'Occupation, comprend que l'affaire de sa canonisation n'était pas si simple que cela... Enfin, il est question dans la dernière nouvelle de clonage, d'onanisme, et d'enfant sous la pluie dans le désert. Il apparaît alors que les personnages, comme dans la comédie antique, ne sont que des masques. On lit ces sept récits, apparemment indépendants les uns des autres, comme un roman, les acteurs faisant parfois de brèves et inattendues réapparitions à travers les siècles.