Dame courtisée et exaltée, amazone cruelle opprimant le sexe masculin, épouse parfaite, séductrice trompeuse, innocente abusée, toutes ces figures se mêlent et s'opposent dans les oeuvres qu'envisage la première partie des études ici présentées. Qu'ils soient fictionnels, normatifs ou lyriques, les textes littéraires construisent des images de femmes qui témoignent des besoins, des rêves, des craintes de leurs auteurs. à l'époque de la Renaissance ces représentations n'échappent pas aux tensions nées de la polémique connue sous le nom de « querelle des femmes », qui s'inscrit dans une remise en cause plus générale des savoirs. En même temps, l'essor de la langue vulgaire, les usages d'une nouvelle sociabilité et les facilités procurées par l'imprimerie permettent à quelques privilégiées de la fortune ou du talent de faire entendre publiquement leur voix. Soucieuses de respecter les codes d'écriture fournis par une culture à dominante masculine, les femmes en viennent pourtant progressivement à exprimer une parole autonome, voire à faire entendre leur point de vue dans les débats qui les mettent en cause. C'est à leurs tentatives dans le domaine de la poésie et de l'écriture épistolaire qu'est consacré le second volet de ce volume.