Mourir, c’est banal. Tout le monde meurt. Au moins une fois. Mais mourir sur décision calendaire, c’est un exercice tout à fait singulier. Julius-Harold a huit ans devant lui au lendemain de son diagnostic. Plus ou moins. Huit ans pour enterrer une vie d’errances et de reniements perpétuels. Il choisit de disparaître, sans laisser de trace. De s’éclipser avec une cargaison de certitudes avariées tassées dans un coin de sa cervelle en décrépitude. Après des années d’exil passées à léviter dans les vapeurs conciliantes de l’alcool, et alors que la maladie semble déterminée à réclamer son dû, il décide finalement de regagner son cocon natal, épineux, où plus personne ne l’attend. Un retour en arrière pour avancer enfin et tenter de partager l’insupportable fardeau d’une mort annoncée.