« Horreurs et peurs nous contiennent dans un monde que nous ne voulons pas, et nous empêchent d'accéder aux rencontres interruptrices qui régénèrent notre existence. Participer à l'exercice de désobstruction signifie d'abord ne pas offrir notre peur à ceux qui produisent et administrent l'horreur – ils ne méritent pas notre peur. »Frédéric Neyrat, « Échapper à l'horreur, Court traité des interruptions merveilleuses », Lignes, 2017« Déjà un cinquième numéro et toujours autant de plaisir à en imaginer l'équilibre et les contours, même si un malaise s'installe… Certes un sentiment de prise sur le temps : nos idées circulent, émergent çà et là, apparaissent et disparaissent – reprises, édulcorées, déviées – mais occupent de plus en plus un espace d'échange et de visibilité que nous ne contrôlons pas – tant mieux : les idées appartiennent à tout le monde ou à personne – selon. Nous les laissons à disposition, sans ©, sous licence copyleft. Mais la logique de flux, orchestré par un système de l'art de plus en plus toxique, engendre l'émiettement des forces contradictoires et de tout ce qui peut en freiner l'accélération et la rentabilité. […] »Extrait de l'éditorial du numéro cinq