Le Paris insolite dont il est question ici n’a rien à voir avec celui que l’on aime à découvrir en famille ou entre amis au cours d’une promenade le dimanche après-midi. Il s’agit là d’un tout autre Paris plutôt insalubre qu’insolite d‘ailleurs. Publié pour la première fois en 1952, ce texte évoque en effet un certain Paris des années cinquante celui des bidonvilles, de la crasse, des immeubles sans eau ni gaz à tous les étages et peuplé de pauvres gens. Jean-Paul Clébert a fréquenté plusieurs années ce Paris des bas-fonds, interdit au public un Paris à l’envers, aujourd'hui heureusement disparu, et qu’il raconte sans fard mais avec style. Et quel style! Car si le contexte est hallucinant tout comme les lieux et les gens qu’il rencontre, le style lui est proprement époustouflant. Des phrases juteuses comme l’écrivait Paul Guth à la sortie du livre et qui enivrent encore le lecteur soixante ans après. Saisissant. Il faut saluer l’initiative des éditions Attila qui ont eu la bonne idée d’aller rechercher ce texte et de l’avoir réédité dans l’édition du Club du meilleur livre (1954) accompagné des 151 photos noir et blanc de Patrice Molinard.