Haussmann c'est Paris. Il incarne à lui seul, depuis plus d'un siècle l'autre nom de la capitale dont il conduira en sa qualité de baron-prèfet de la Seine l'impérieux chantier de rénovation voulu et souhaité par Napoléon III. On peine aujourd'hui à imaginer ce que furent ces transformations : en seize ans et six mois il ordonne la percé de 64 kilomètres de voies nouvelles, construit plus de 40 0000 immeubles, plante 80000 arbres mais aussi fait creuser 585 kilomètres d'égouts ou de collecteurs souterrains...Ce ne sont là que quelques chiffres qui suffisent pourtant pour donner à penser qu'il fallut à cet homme une détermination hors du commun pour qu'une telle entreprise soit menée. C'est peut-être cette détermination qui fait d'Haussmann mieux que Napoléon III la figure emblématiqe du Paris d'aujourd'hui. Nicolas Chaudun livre un portrait sans fard de ce préfet-éventreur dont on fête cette année le bicentenaire de la naissance. En même temps il souligne combien nécessaires et inévitables furent ces transformations. Un livre qui vient à point au moment où se discute le projet d'un nouveau grand Paris et ou l'on célèbre le cent cinquantième anniversaire de l'annexion par Paris des communes limitrophes Belleville, Charonne, Passy, La Villette... qui permit à la capitale le 16 juin 1859 de doubler sa superficie et de se répartir sur vingt arrondissements au lieu de douze.