Après les attentats au bureau de Charlie Hebdo, l'assassinat de ses collègues et compagnons de route en dessins de presse, Catherine Meurisse a bien du mal à se remettre à l'humeur vagabonde de ses croquis. C'est le vide et le désespoir qui l'assaillent quoiqu'elle tente, voyages au grand air de la mer, amitiés, lectures...
Aujourd'hui sort le récit en bulles de son long chemin pour en sortir. Et on peut dire qu'elle se retrouve, qu'on la retrouve avec tout son esprit malicieux, son art de la citation, du pastiche et ici son autodérision...
A la lire régulièrement, notamment dans « Mes hommes de lettres » ou « Moderne Olympia », on comprend surtout que la littérature et les beaux-arts encore davantage ne nourrissent pas seulement son imaginaire et sa spécificité dans le monde de la bande dessinée mais sont au cœur de son rapport au monde et lui sont aussi nécessaires que le souffle qu'elle tente de reprendre. Chemin faisant cette renaissance se fait par et grâce à la beauté retrouvée. A la barbarie et la violence elle oppose la culture, un art d'en vivre.