Lionel Shriver maîtrise l'art des sujets qui fâchent et n'a pas son pareil pour parler de sujets tabous. Rappelons-nous son tout premier roman "Il faut qu'on parle de Kevin" qui évoquait sans détour les affres de la maternité, l’incompréhension d'une femme face à son fils et son incapacité à assumer son rôle de mère.
Son dernier roman est tout aussi dérangeant mais traite d'un sujet qui concerne la société riche occidentale dans son ensemble : l'obésité et le rapport que chacun entretient à son propre corps.
L’héroïne, Pandora, une jeune femme installée dans sa vie s'apprête à retrouver son frère Edison, qu'elle n'a pas vu depuis quatre ans. Entre temps celui-ci est devenu obèse si bien qu'elle ne le reconnait pas en allant le chercher à l'aéroport. Celui-ci ne ressent pas le besoin de lui expliquer pourquoi il en est arrivé là et sa sœur ne peut s'empêcher de se sentir responsable de ce que son frère est devenu.
Elle décide alors de lui lancer un défi, repartir avec lui à New-York et entreprendre un régime pour l'aider à retrouver une vie normale.
Comme à son habitude Lionel Shriver mène son lecteur par le bout du nez et la surprise de fin est de taille !!! Elle torture son lecteur car elle aborde de manière subtile des sentiments forts: culpabilité, mensonge, non-dits, jalousie.
C'est une véritable impression de froid dans le dos qui demeure une fois le roman terminé.
Âmes sensibles s'abstenir !