Les environs d'Alost, début des années '80. Le petit Dimitri vit avec son père et ses trois oncles chez sa grand-mère. 'Le travail est la plaie des classes qui boivent'. La boutade de Wilde est la devise des Verhulst. Ils vivent de, pour, et dans la boisson. Il y a aussi Roy Orbison, les cigarettes (pas une passion, juste un élément naturel du décor) et les courses cyclistes (on ne croirait pas les Verhulst en assez bonne forme physique mais cela dépend des conditions...). Les nanas, c'est bien aussi mais il ne faut pas qu'elles s'incrustent, voulant sauver leur homme, lui faisant des enfants quasiment dans le dos...C'est pourquoi les Verhulst restent chez leur maman, une sainte femme qui tient à laver à la main les sous-vêtements de ses garçons après leurs nuits de beuverie.
Dignes descendants des villageois de Brueghel ou racaille désolante? Question de point de vue? Car si les services sociaux s'inquiètent, Dimitri n'est pas malheureux du tout.
25 ans plus tard il a changé de milieu, de langage, de mode de vie.
Il est devenu un écrivain à succès. Il est heureux. Ce qu'il a encore en commun avec sa famille? Les liens du sang et l'enfance, matière de ce livre.
Hilarant. Troublant. Un ton original, de la verve et un humour au goût parfois amer.
Et le 'Tour de France' façon Verhulst est un chef-d'oeuvre qui mérite sa place dans le florilège de la littérature sportive ET éthylique!