PARIS ROMANTIQUE
De THIERRY CAZAUX
Photographies de GILLES TARGAT
Parigramme
Présentation
Entre 1815 et 1850, une génération " ardente, pâle et nerveuse " s'affirme qui n'a été l'actrice ni de la Révolution ni de l'épopée impériale. À défaut de l'absolu politique qui a emporté ses aînés, ses élans seront plutôt artistiques et littéraires. C'est désormais sur les scènes de théâtre, dans les salons de peinture, à la une des journaux ou dans les cénacles littéraires que se livreront les combats les plus furieux. En rupture avec le classicisme littéraire ou pictural, les Romantiques affirment une sensibilité qui laisse une large part au tourments de l'âme, se nourrit de références fantastiques, exotiques, rêveuses ou puisées dans les répertoires du Moyen Âge et de la Renaissance. Ils ont pour nom Hugo, Delcaroix, Berlioz, Musset, Chopin, Sand, Girodet, Dumas, Gautier... À Paris, la société romantique se fixe aux abords de la rue Notre-Dame-des-Champs, dans les ruines du Doyenné à côté du Louvre, et, surtout, dans le quartier de la Nouvelle-Athènes (correspondant approximativement à l'actuel 9e arrondissement) à qui elle donne véritablement naissance. Plus largement, la sensibilité romantique se diffuse dans toute la société et dans la ville. Paris devient la capitale des arts, Paris s'enrichit et consacre le triomphe de la bourgeoisie. Ce n'est pas le moindre paradoxe de la révolution romantique, qui commence avec les barbus et les chevelus et s'achève avec les costumes noirs peuplant les sommets de l'État. Demeure le souvenir d'un vent de liberté et d'une soif de nouveauté qui n'a pas fini d'inspirer d'autres enfants, d'autres siècles.