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«Jour de ressac»
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Présentation
"Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l'Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j'ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L'étrange puanteur s'engouffrait dans la voiture, mélange d'hydrocarbures, de sel et de poudre. Il m'a intimé de refermer, avant de m'interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C'est que vous y avez repensé, c'est que quelque chose a dû vous revenir. Oui, j'y avais repensé. Qu'est-ce qu'il s'imaginait. Je n'avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d'une ville, d'un premier amour, la forme d'un porte-conteneurs."
Ça commence par un basculement dans la vie de la narratrice : un appel reçu de la police havraise. Un ticket de cinéma avec son numéro de téléphone écrit au dos a été trouvé dans la poche d’un individu non identifié mystérieusement mort sur la voie publique. Elle doit se rendre au plus vite au Havre, ville dans laquelle elle a grandi et avec laquelle elle n’avait a priori plus aucune attache.
Alors, et au-delà de l’énigmatique intrigue, à travers les yeux et la mémoire de la narratrice se déploient mille nuances d’une ville et d’une vie, mille nuances de paysages, d’êtres humains et même de bateaux (bateau-bus, cabin-cruiser, youyou, zodiac ou péniche). On retrouve avec un plaisir incommensurable l’écriture de Maylis de Kerangal qui parvient à donner une intensité et une vitalité exceptionnelles à l’anodin, l’oublié, le laissé de côté.
Le retour d'une femme dans sa ville natale après de longues années d'absence suite à un coup de fil très surprenant. Une ode à la ville du Havre sur fond de blessures d'enfance. Un livre à l'écriture envoutante. Une très belle réussite.
Notre héroïne revient dans sa ville natale le temps d'un mystère, un homme mort retrouvé sur la plage, son numéro de téléphone dans la poche. Et là, tout le talent de Maylis de Kerangal se déploie pour créer une peinture absolument magistrale de la ville du Havre et de ses habitants. Une ville chargée de souvenirs collectifs, ou de beaucoup plus personnels, une ville de passage pour certains, mais définitivement marquante, une ville fière, discrète, secrète, fascinante. Et derrière le bruit du ressac sur la digue, on peut entendre son cœur qui bat.
Maylis de Kerangal a décidément un talent particulier pour parler du vivant.