Voici une tragédie en vers contemporaine, à thème fantastique et dont l’action se déroule à Los Angeles en 2019 ! Los Angeles est la tragédie des démons et des anges et du combat mené contre eux et contre l’Enfer par un homme extraordinaire : Stello. Elle est donc aussi une tragédie du courage et de la volonté.
Dans cette pièce, la cité de Los Angeles existe bien, mais sous une forme différente de celle que nous connaissons ; la roulette n’est pas sans points communs avec le jeu de tarot – et le Grand-OEuvre alchimique, parce qu’il a été arrêté au milieu de sa course, délivre des pouvoirs qui sont autant de malédictions.
Los Angeles ! Cité d’acier et de lueurs sur le couchant,
Parcourue de mille clameurs dont résonnent les mille chants,
De bolides qui, vrombissant, lancent leurs courses frénétiques,
De trains crevant l’aube et le roc de leurs lumières fantastiques,
D’avions dont le sillage ardent de ses lignes scinde l’azur,
Jetant plus loin, toujours plus loin, ses traits vers le soleil futur !
Un croupier qui proclame les arrêts du Destin, une possession démoniaque lors d’une soirée gothique et un terrifiant orage qui recouvre tout l’horizon sont-ils les signes avant-coureurs de la damnation de Stello et de la mort du monde ? Des monstres, une descente aux Enfers, mais aussi de sublimes apparitions ponctuent cette œuvre qui se veut, avant toute chose hormis sa qualité de poème scénique (car il est ici une exigence suprême : celle du grand art), une évocation du Destin et des moyens de le dépasser.
Qu’importe si tu mens et si tu n’es qu’un songe
Qui s’évanouira dans le jour qui s’allonge,
Une étincelle, ardente étoile dans les cieux
Dont l’or évanescent fit un soir glorieux,
Car l’éblouissement de ta vive lumière
Me suivra jusqu’au seuil de nos heures dernières ;
Et si tout doit finir dans les flots du Léthé,
Tout ce qui fut et qui n’est plus, aura été.