Apocalypse
Vincent Mondiot a encore frappé. J'étais prête, d'une certaine façon, parce qu'il m'avait fait un teasing sur son projet. Et donc je savais vaguement que ça parlerait de kaiju, d'adolescents, et que ça serait un roman illustré par Enora Saby. En revanche je n'étais pas prête pour ce maelström d'émotions que j'allais me prendre en pleine poire.
Sur cette petite île au large de la Bretagne, la vie de Léon va basculer dans un cauchemar qui le brisera à jamais. Si ce cauchemar prend les traits d'une créature titanesque surgie des fonds marins, on ne peut s'empêcher de penser à la tornade intérieure si propre à l'adolescence, cette tornade faite de doutes, de questions sans réponse, de colère et d'incompréhension. Grandir fait parfois terriblement mal, parce qu'on doit faire face à des choses violentes et nouvelles: la déception, l'abandon, la perte.
C'est ce que nous raconte Vincent, avec ses mots si justes, capables de faire éclore des émotions au fond de la gorge, qui n'y restent d'ailleurs pas longtemps, je vous le garantis, parce que vous allez pleurer.
Les illustrations d'Enora Saby se déploient magnifiquement sur chaque page de ce bijou, comme des peintures qui auraient capturé l'essence d'un drame. C'est douloureusement beau.