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Date de publication
Éditeur
Christian Bourgois
Collection
Littérature étrangère
Nombre de pages
142
EAN13
9782267021769
ISBN
978-2-267-02176-9
GRANNY WEBSTER
De CAROLINE BLACKWOOD
Traduit par MICHEL MARNY
Christian Bourgois
Présentation
Caroline Blackwood affirmait que la majorité de ses écrits n’étaient pas particulièrement autobiographiques, à l’exception de Granny Webster, dans lequel elle s’inspire de sa famille. Ce livre, publié en 1977, a été sélectionné pour le prestigieux Booker Prize.

La jeune narratrice orpheline de père s’installe chez son arrière-grand-mère, l’avare et glaciale Granny Webster, dans une grande demeure sombre de la banlieue de Brighton, à Hove. Son regard impitoyable d’adolescente révèle la folie noire qui se dissimule derrière les décors des grandes demeures de l’aristocratie. Le personnage de Granny Webster est inspiré par l’arrière-grand-mère de Caroline Blackwood, une héritière écossaise pingre nommée Woodhouse. Le portrait qu’en dresse l’auteur est à la fois drôle et effrayant. La seule chose qui intéresse Granny Webster, c’est son cœur. Elle ménage ce dernier autant qu’elle le peut, jusqu’à l’absurde. De fait, la vieille dame évite toute émotion, toute parole inutile et toute nourriture qui pourrait être appétissante. Granny Webster n’a jamais tenté de nouer des liens avec d’autres personnes, préférant vivre seule dans sa demeure glaciale.

Granny Webster a été le premier livre de Caroline Blackwood dans lequel elle condamna l’égoïsme absolu d’une matriarche riche et mesquine, d’une sorcière diabolique qui observe sans bouger la ruine de son enfant. Car, la narratrice s’interroge sur sa grand-mère, la fille de Granny Webster, que son arrière-grand-mère n’évoque jamais. C’est Tommy Redcliffe, un ami de la famille, qui dévoile à la jeune fille l’histoire de sa grand-mère. On apprend que, une fois mariée, cette femme frêle était incapable de tenir la maison, qu’elle passait ses journées cachée dans sa chambre, et ses nuits à errer aux abords de la demeure familiale de Dunmartin Hall. Elle ne semblait même plus reconnaître les membres de sa famille. Puis, elle donna libre cours à sa passion pour les fées sans se soucier de personne et se mit à apprendre leur langage. La folie de la grand-mère allant grandissante, la maisonnée tomba dans la décadence. Granny Webster finit par agir – uniquement pour ne pas salir le nom de la famille – et se déplaça pour faire interner sa fille, laissant son beau-fils nourrir une tristesse sans égale.

D’autres personnages, tout aussi truculents et affligeants, complètent cette galerie de portraits. Tante Lavinia est un personnage inoubliable. Blackwood s’est inspirée de sa propre tante, Veronica Blackwood. Lavinia est une « jolie-laide » qui raconte des histoires scandaleuses, qui vit au-dessus de ses moyens et est connue pour ses nombreux mariages. Piégée dans l’inexorable vie de plaisirs de la haute société délurée de Londres, elle tente de se suicider dans sa baignoire de marbre. Cette scène devient comique sous la plume de Blackwood, de même que le devient la tentative de viol par le psychiatre à l’hôpital où on emmène Lavinia après qu’elle se soit taillé les veines.

Le livre se clôt sur les funérailles de Granny Webster. Les seules pleureuses qui y assistent sont la narratrice (qui revient à Hove pour la première fois depuis quinze ans) et l’ancienne domestique borgne de son arrière-grand-mère, Richards. Le coup de grâce – à la fois comique et horrible – vient lorsqu’un flocon de cendre – tout ce qui reste de la vieille dame – s’engouffre dans l’œil valide de sa servante dévouée.

Caroline Blackwood (1931-1996) est issue d’une riche famille aristocratique anglo-irlandaise. Par sa mère, elle est une héritière Guinness. Très tôt, elle mena une vie mouvementée. Elle est décrite comme une muse, bien que ses mariages avec trois génies – elle se maria avec le peintre Lucian Freud, puis avec le pianiste et compositeur Israel Citkowitz, et enfin avec le poète Robert Lowell – furent aussi inspirants que tourmentés. Outre une personnalité incroyable, on lui reconnaît une beauté captivante et sans pareille. Mais Blackwood fut elle-même une artiste douée : elle écrivit dix livres marqués par son caractère, qui était aussi complexe et ombrageux que celui de ses amants-artistes.

À 19 ans, elle rencontre Lucian Freud (l’un des peintres figuratifs les plus importants) avec qui elle part à Paris. Ils retournent vivre à Londres et se marient en 1953. Elle y fréquente les cercles d’artistes et écrit pour des périodiques (Encounter, London Magazine). Après avoir quitté Lucian Freud, elle part pour New York et pour Hollywood où elle tourne dans plusieurs films. Elle épouse alors le pianiste américain d’origine polonaise Israel Citkowitz, avec qui elle a trois enfants. Lorsqu’elle retourne à Londres, Caroline Blackwood rencontre Robert Lowell, déjà reconnu comme un des plus grands poètes du xxe siècle aux États-Unis. En 1970, il quitte l’écrivain Elizabeth Hardwick pour épouser sa nouvelle muse. Leur relation passionnelle est bouleversée par les tendances maniaco-dépressives de Robert Lowell. Il retourne à New York où il mourra dans un taxi alors qu’il allait rejoindre son ex-épouse Elizabeth Hardwick, un portrait de Caroline peint par Lucian Freud serré dans ses bras.

Dix ans plus tard, en 1987, Caroline retourne aux États-Unis où elle continue d’écrire, bien qu’épuisée par ses problèmes d’alcoolisme. Elle meurt d’un cancer à l’âge de 64 ans.

« Ce livre ressemble à une boîte de chocolats fourrés aux amphétamines. » (Francis Wyndham, Sunday Times, Londres)

« Choquant, brillant et diaboliquement drôle, Granny Webster est le meilleur livre de Caroline Blackwood. Avec la monstrueuse douairière de Hove, et la classe dominante qu’elle représente, Blackwood a trouvé un sujet à la mesure de son style extraordinaire qui manie l’horreur avec jubilation. » (Jonathan Raban)

« Granny Webster, le conte sinistre, hilarant et semi-autobiographique de Caroline Blackwood mettant en scène des aristocrates bizarres et avinés […] a été publié en 1977. Le personnage principal, une vieille dame morne et renfrognée, est la personnalité la plus glaciale que la narratrice adolescente ait à supporter. Les autres gagnants sont : une grand-mère folle et une tante joyeusement suicidaire. Le roman avait été sélectionné pour le Booker Prize lors de sa sortie. » (Publishers Weekly)

« Je la trouve unique et complètement fascinante. » (Times de Londres)

« Granny Webster ressemble plus à des mémoires qu’à un roman… mais ce livre est aussi captivant qu’un polar. […] C’est aussi très drôle, et les personnages sont brillamment excentriques, ou juste brillants : le verbe de Blackwood ne fait pas que se promener doucement. » (Gabriele Annan, The Times Literary Supplement)
Le mot du libraire
17 septembre 2012

Granny Webster

La jeune narratrice orpheline s'installe chez son avare et glaciale arrière-grand-mère. L'auteur critique l'égoïsme de cette "sorcière" diabolique et qui reste indifférente à la ruine de cette enfant. D'autres personnages aussi truculents et affligeants viennent compléter le tableau ; on pense par exemple à la Tante Lavinia qui appartient à la haute société délurée de Londres. A travers tous ces portraits l'écrivain écrit un roman drôle, plein d'esprit et caustique sur cette société aristocratique anglo-irlandaise dont elle est issue.
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