C’est l’histoire d’une famille ordinaire américaine métissée vivant en Californie : Keith, le père issu d’une famille modeste luthérienne d’origine scandinave, Jaya, la mère d’une famille aisée indienne, les enfants, Karina, l’aînée et Prem, le cadet. Un couple bâti sur des bases solides mis à l’épreuve de la mort accidentelle du fils, 8 ans, alors sous la surveillance de sa sœur, 13 ans. Malgré leurs efforts pour un retour à une vie normale, le délitement s’opère inexorablement entre les trois survivants de la famille. Le récit choral à 4 voix se décompose en 4 temps : tour à tour, chaque membre de la famille, y compris le jeune défunt, intervient pour relater le cours de leur vie. Nous sommes immergés au cœur de la cellule familiale jusqu’au drame et à son implosion. Nous assistons aux différents processus de deuil, à la reconstruction ou à l’adaptation qui se fait de façon solitaire au fil du temps. Nous suivons le parcours de Karina, devenue adulte et tentant de se construire dans un milieu sectaire, « le Sanctuaire », réconfortant, puis vite étouffant. Enfin, nous partageons les retrouvailles d’une famille à nouveau réunie dans une ambiance apaisée, respectant le choix et la liberté de chacun. En nous plaçant à hauteur de chaque voix, l’auteure parvient, subtilement à nous associer à chaque temporalité, après la survenue d’un drame, en abordant de nombreux thèmes : différence culturelle, spiritualité, culpabilité et résilience.