Au premier abord on pourrait croire à un récit sur un « coming out », ce dont il s'agit en effet mais en partie seulement. Constance Debré nous parle aussi de son rapport à la famille, à l'argent, toujours problématiques et abordés avec une ironie cinglante. Il y a surtout l'amour dont la découverte et la conquête constituent les moments de répit et de grâce de l'existence, qu'elle parvient à nous rendre sensibles.
L'auteur fait de ce texte un exercice, presque une injonction à la lucidité. Et sa lecture devient alors une sorte de cellule de dégrisement, au cas où vous seriez nimbé d'une conscience du bonheur tout à fait hors du commun. Ce récit vaut pour son style sec et sans détour. L'auteur sait clore une démonstration par une sorte d'aphorisme définitif qui imprime son rythme à l'écriture. Pour ceux que tente le roman de soi, cet opus est une réussite.