Dans une classe de Lycée, Suzanne, ancienne déportée, se souvient. Elle se souvient du temps où elle se prénommait Mila, jeune résistante de 22 ans, arrêtée en 1944 et envoyée à Ravensbrûck en compagnie de sa cousine Lisette. Elle part la peur au ventre mais n'a aucune idée de l'enfer qu'il l'attend. Ravenbrûck, camp de concentration de 40 000 femmes venues de toute l'Europe où la fin, la maladie, la puanteur, les coups et le sadisme des gardiennes rythment chaque journée. Mais au milieu de cette folie meurtrière une solidarité unie certaines femmes, elles veulent vivre et s'accrochent désespérément à ce sentiment. Elles trouvent en elles la force de continuer jour après jour, elles survivent grâce à la débrouille qu'elles mettent en place, chiper un peu de nourriture, des bouts de tissus, du charbon, se couvrir mutuellement, etc...Et c'est grâce à cette solidarité que Mila pourra protéger son secret le plus longtemps possible et pourra mettre au monde son fils à la Kinderzimmer, la pouponnière du camp. Mais celle-ci est à l'image du camp, hantée par la mort, les nourrissons s'y entassent et y meurent rapidement. Mais pour Mila, une course contre la montre s'organise, il faut qu'elle tienne, pour son fils parce que elle veut qu'il vive par-dessus tout. Ce fils c'est l'espoir. Sujet difficile, grave, maîtrisé à la perfection par Valentine Goby. Dans un style âpre et incisif, rythmée par des phrases courtes, elle nous livre un récit pleins d'émotions où l'horreur des camps y est plus qu'authentique. Une très belle découverte.