oeuvres vives
L'instinct vers la solitude prouve que l'on est sur la bonne voie. Ainsi a vécu , au Havre, Antoine Sorel, écrivain.
Dans le roman de Linda Lê, le narrateur jeune journaliste fervent admirateur de cet écrivain, part à sa recherche , guidé par son oeuvre " comme une boussole l'aidant à s'orienter". Le suicide de Sorel multiplie l'envie , la nécessité d'écrire sur la vie de l'auteur.
La ville du Havre , provinciale, portuaire et rock à la fois est le décor de ses investigations.
Parangon de l'écrivain doué et orgueilleux mais marginalisé, Sorel y a toujours vécu, sans argent , en voie de clochardisation, aux marges de l'autisme social. Hors l'écriture, de sa supériorité, la vie de Sorel ressemble à un oignon qu'on épluche un peu chaque jour en pleurant.
A travers la mise en abyme de ses personnages, Linda Lê rend hommage au travail de l'écrivain ; à ses difficultés, à ses doutes et à ses renoncements, souvent mâtiné de patience et de solitude , mais dont l'exigence même est la seule issue pour ne pas ressembler au monde.