L'Infinie Comédie se situe dans un futur proche, dans un pays constitué par les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, sorte d'Amérique du Nord unifiée. L'intrigue proliférante suit trois lignes narratives: celle de la famille Incandenza, tribu de grands névrosés dévolue à l’excellence athlétique, dont le plus jeune fils, Hal Incandenza, est un prodige aussi bien du tennis que de la philosophie la plus ardue ; celle de Don Gately, toxicomane cambrioleur interné dans un centre nommé Ennet House ; et celle d’un groupe de séparatistes québécois, les Assassins en Fauteuil Roulant, qui prépare un attentat contre l’O.N.A.N., poursuivi par un étrange agent secret. Cette trame recouvre plusieurs lieux, plusieurs séries de personnages amenés à se croiser plus ou moins furtivement, plus ou moins consciemment, qu’il s’agisse des élèves et autres entraîneurs de la Enfield Tennis Academy, ou des pensionnaires et employés de la Ennett House, centre de désintoxication, drogues et alcool, plutôt fantaisiste, ou encore d’un agent du « Bureau des Services non Spécifiques », Steeply, prié de se travestir pour ses missions, avec comme objectif l'anéantissement d'une population ne pensant plus qu’en termes de plaisir à domicile fourni par « Interlace » . Wallace développe avec brio de multiples processus tantôt narratifs ou poétiques, tantôt philosophiques, politiques, mathématiques, techniques ou...tantôt burlesques, tantôt méditatifs ou tragiques. A bien des égards, on peut lire «l’Infinie comédie» comme un inépuisable recueil de nouvelles. Les chapitres, pris comme des entités autonomes, sont remarquables d’intelligence. Ce roman de 1500 pages est un chef d'oeuvre pour ceux qui aiment être déroutés, surpris, envoûtés, hallucinés par une complexe construction et un style exigeant...Prodigieux et fascinant