Depuis une vingtaine d'années, les photographes intègrent dans leur travail des images produites de manière autonome par des machines. On assiste à un changement de paradigme dans le processus de création photographique : De la capture photographique au sens strict à l'appropriation, aux pratiques automatisées et computationnelles, qui répondent à une conception de l'espace de moins en moins construite sur l'équivalence entre l'œil humain et la machine.
Le projet se situe entre la recherche théorique et la recherche appliquée : s'il est nécessaire de contextualiser les changements introduits par l'automatisation dans une histoire plus large de la photographie et de la culture visuelle, ainsi que dans une réflexion théorique sur l'image automatisée, il est également essentiel de produire une compréhension tangible et factuelle de leurs défis techniques et esthétiques. En combinant une approche analytique et théorique avec une réflexion issue de la confrontation pratique avec ces dispositifs techniques, le projet vise à tirer parti du croisement de ces différents domaines. La synthèse s'appuie sur une approche pratique (en appliquant ces technologies), une approche esthétique (en analysant les qualités visuelles de ces dispositifs et leur potentiel créatif) et une approche théorique (en replaçant les résultats pratiques dans un contexte culturel, social et politique).