L’abondance des outils de gestion des émotions qui se diffusent et parfois s’imposent dans les institutions, témoigne des paradoxes et ambivalences qui les dessinent, les encadrent et les entravent. S’opposent, aujourd’hui encore, la subjectivité des émotions à l’objectivité de la raison, de la rationalité dans une société de contrôle. En effet les professionnels sont appelés, dans un même temps, à une neutralité émotionnelle et à une capacité relationnelle et d’empathie. Les auteurs proposent de mettre en débat et de réfléchir aux enjeux politiques, philosophiques et sociaux qui questionnent l’espace éducatif et le monde du travail en proposant un paradigme de départ : la relation de soin et d’accompagnement est une expérience émotionnelle individuelle et collective, précisons-le, loin d’être toujours agréable. Alors, qu’est ce qui autorise ou empêche l’accueil et l’élaboration des émotions des professionnels comme celles des personnes accompagnées ? Comment les professionnels de manière collective ou individuelle composent, subissent et parfois transgressent ces normes et injonctions ?