On naît ensemble. On grandit avec une prison dans la tête. Empêchés d’exister. Écorchés. À traquer lesens comme des morts de faim. Agités par cette rage indescriptible qu’on puise dans lafrustration et la rencontre du mépris.Cette rage, on apprend à la transformer en carburant pour pas plier, pas tomber, pasrenoncer. On se tape pour assurer le minimum vital alors qu’on l’a déjà... On flippe detout perdre alors qu’on possède rien...On se laisse pas couler par la morosité ambiante, même si on en a marre du marasme.On court après la stabilité, on s’accroche à l’espoir comme jamais. On lutte autant àl’intérieur qu’à l’extérieur, c’est la guerre spirituelle sur tous les fronts.À force de combattre on s’apaise. On apprend à aimer ce qui nous dépasse.On a grandi, chacun a fait son bout de chemin, et aujourd’hui on se reconnaît même sion s’est jamais vus.On s’excusera jamais d’être qui on est. On sacrifiera pas nos enfants. On ira chercher lavibe là où elle se cache.Resplendissons, la famille.On est ensemble.