Le plaisir constitue la force motrice du comportement humain, y compris son aspect éthique. Les Essais sont un témoignage d'une quête du plaisir supérieur, entreprise par Montaigne et définie par le Jardin comme un état d'équilibre psychosomatique. Pour y aboutir, Montaigne vise d'abord à éliminer les ronces qui entravent l'épanouissement du plaisir, telles la pensée obsessionnelle de la mort ou la douleur physique. Montaigne pratique une série d'exercices spirituels à l'imitation des Anciens qui lui permettent d'élargir le domaine du plaisir dans sa vie quotidienne. La lecture, l'amitié, le « commerce » des femmes, les voyages sont autant de moyens qui visent à dépasser le pessimisme lucrétien et à aboutir à la sérénité transformée en sagesse.