Les contributions réunies dans ce volume décrivent le bouleversement anthropologique et épistémique provoqué par l'avènement des techniques d'enregistrement et de reproduction du son. Du phonographe et du haut-parleur (1877) au soundscape (1977), cette modernité sonore s'invente au coeur d'un monde vacillant entre guerres, génocides et destruction de la nature, se déployant de façon enchevêtrée dans les champs technique, esthétique et politique. Le son sera désormais l'objet d'une pensée et la matière d'une écriture qui débordent largement le cadre de l'esthétique musicale pour ouvrir à une réflexion sur le social et le politique qui tente de déjouer le pouvoir de séduction du sonore au profit d'une politisation de l'écoute.