Lors de leur voyage en Bretagne en août 1858, Napoléon III et l’impératrice Eugénie viennent saluer les Malouins, parmi lesquels le célèbre amiral Bouvet* accompagné de sa petite-fille Amélia.
Amélia Carette écrira dans ses mémoires avoir été « éblouie » par l’impératrice, dotée d’une « harmonie complète entre la personne physique et la personne morale ». Eugénie, séduite à son tour par l’esprit et la belle prestance d’Amélia, lui proposera de devenir sa lectrice au palais des Tuileries.
Un rêve se réalise pour Amélia. Elle partage l’intimité d’une femme qu’elle vénère et découvre émerveillée la vie de cour. Elle participe à des bals somptueux, valse avec l’Empereur à l’exposition universelle de 1867, côtoie des personnages illustres... Distinguée pour sa beauté, elle est portraiturée par Alexandre Cabanel, figure en statue au château de Pierrefonds. Elle épouse Henri Carette, riche industriel et conseiller général de l’Aisne.
En 1870, le Second Empire vit ses dernières heures et sombre après la défaite de Sedan. Les Tuileries sont en feu, l’impératrice émigre en Angleterre, Henri Carette fait faillite... Mais Amélia saura relever les défis et gagnera son indépendance par la plume.
*Pierre Bouvet (1775-1860) servit dans la marine sous le Premier Empire. Son buste se dresse fièrement devant l’hôtel de ville de Saint-Servan.