Un journal c’est une respiration qui prend ses soupirs sur la témérité des heures. Rampent à cet endroit des créatures qui s’entourent de venin, et je caresse le froid de leur peau, je les loge autour de mon cou, comme une écharpe de glace. Emprisonner le mot, l’émotion.
Traversée de l’année 2015, entre violence et entente familière et démesurée de la Lune et du Soleil. Des idées pataugent dans des tremblements destructeurs et aveugles, où la cons-cience abîmée et meurtrie se traîne dans les caniveaux de la haine.
Écrire comme un mouvement ordinaire, indompté, insoumis, exigeant. Écrire comme tendre un arc vers un avenir à protéger, à défendre, précision du geste, certitude de cet engagement où les phrases sonnent des vérités étourdissantes. Étincelles dont certaines sont des brûlures chargées de surprenantes indiscrétions.
Caché dans l’encre de ma plume, je suis allé à la rencontre de ces images. Je vous les livre, je vous les offre. (Bernard Vassel)