Sous forme de documentaire scénique, ce texte traite de l'anarchie, là où rhétorique rime avec métaphore de l'échec, semblable aux caprices de la matière corporelle dans le corps du premier acteur de tous les temps : Lucifer. Grand texte de l'auteur sur la dévoration des êtres entre eux et de leur formidable capacité à détruire toutes les espèces vivantes, où l'imagination et la fiction y sont condamnées, comme étant à l'origine de la destruction du réel. Plusieurs récits s'entrelacent, dans une succession de fragments poétiques : une meurtrière à qui l'on transplante le cœur d'un ours polaire part faire un road trip d'hôtels en hôtels dans le but de composer un opéra à l'intrigue simple et classique, un requin tombe amoureux d'une requine qui le repousse… la forme post-dramatique permet d'évacuer la notion de personnage pour y faire entendre une polyphonie de voix qui ensemble, essaient de combler le néant qui nous forme. La salle de théâtre où se joue la pièce devient ainsi protagoniste, celui du vide ancestral où les femmes et les hommes s'enlisent.